Cette jolie furie... [Pv Raeryan Ikel]

La nuit se couchait doucement, et j'étais seul dans ma magnifique chambre de Garde Saint, lorsque j'entendis des cris venant du dortoir des servantes n°2. Ce dortoir étant mitoyen à ma chambre, je me devais d'aller voir ce qui se passait. Au pire, ça m'occuperait quelques minutes. L'ennui m'envahissait. Kols me donnait très peu de missions nocturnes.

Je rentrais donc dans le dortoir. Certaines servantes étaient totalement nues. Sans m'occuper de ça, je repérais facilement l'origine des cris : deux furies se battaient. Je m'approchais d'elles et leur demandait ce qui se passait. L'une des deux s'écarta de suite, et retourna se coucher. L'autre furie était une jolie femme, sans mains, mais avec de jolies ailes multicolores, de la taille d'un petit homme.

Une énergie se dégageait d'elle. Une énergie puissante. Cette femme était une combattante. Je la prenais par le bras et l'entraînais dans ma chambre, en indiquant à toutes les servantes de rester ici. Elles avaient le droit à un peu de repos cette nuit, sauf pour celles de cuisine.

J'asseyais la servante, et lui offrais un bon repas, constitué de viande de wyverne de bonne qualité et d'alcool doux. Je la regardais intensément en lui chuchotant doucement :

-Tu peux.. te présenter ?

Cette petite avait osé! Jamais, jamais on ne s’insultait entre nous, et pourtant, elle, se moquait du fait que je n’avais ni bras ni ailes. Je ne pouvais en revenir, elle m’insultait en pensant que je ne l’entendais pas. Et quoi encore? Nos lits étaient face à face! Comment faire pour ne pas l’entendre?! C’était tout bonnement impossible! Et elle, avec sa grosse queue touffue de renard, ses griffes et ses dents pointues, elle se croyait belle peut-être? Eh bien, elle ne l’était pas!

Je me levais, l’apostrophant haut et fort. Elle se permettait de m’insulter, eh bien, je ferais de même! J’appelais la sale renarde, lui disant de fermer son petit museau de fouine et de se recoucher. Elle se leva aussi, les poils de la queue hérissés. Et puis quoi encore? Elle cherchait donc à se battre? PARFAIT! J’avais beau ne pas avoir de mains, je pouvais quand même me montrer violente! C’est ainsi que, tout à coup, les autres servantes se turent alors qu’on commençait à se battre. Elles s’écartèrent et, avant qu’on puisse comprendre ce qui se passait, un homme, humain, nous séparaient. Elle alla se recoucher, la queue entre les jambes. Alors que j’allais faire de même, il me saisit une aile et m’entraîna à sa suite. Était-ce l’un des chevaliers auxquels je devais obéir? Je ne connaissais pas encore le visage de tous mes maîtres.

Il m’assoit à une table et me fit porter de la viande qui semblait de très haute qualité. Avec cela, un verre d’alcool que je n’avais jamais goûté. Pour nous, eau et repas de base, jamais d’excès. Toute cette nourriture me mettait l’eau à la bouche, mais je ne pouvais l’accepter, même si j’en mourrais d’envie. Je baissais la tête, regardant la table.

-Je me nomme Raeryan. Raeryan Ikel, sire. Esclave des chevaliers saints de notre empereur. Je ne mérite certes pas cette nourriture et cette boisson, après la honte que je vous ai faite ce soir. J’accepterais le châtiment que vous souhaiterez que j’ai.

-Je me nomme Raeryan. Raeryan Ikel, sire. Esclave des chevaliers saints de notre empereur. Je ne mérite certes pas cette nourriture et cette boisson, après la honte que je vous ai faite ce soir. J’accepterais le châtiment que vous souhaiterez que j’ai.

La jeune Raeryan semblait être de nature calme, et obéissante. Je n'aimais pas punir. J'étais certes cruel, mais les esclaves ne vivaient que s'ils étaient constamment dominés. Je pense que personne ne méritait cela. C'est un peu comme de la torture, mais à plus long terme.

Je tendais la nourriture à la furie, lui disant :

-Tu ne nous as pas fait honte. Seul moi t'as entendu. Écoute, je ne sais pas comment le dire, mais tu as une puissante énergie en toi. Je ne te châtierais pas. Tu peux manger à ta faim.

Voyant qu'elle ne semblait pas décidée à manger, je m'assis à côté d'elle. Je repensais à la qualité des dortoirs. Des endroits certes propres, mais meublés de lits de piètre qualité. Une planche de bois sous un peu de mousse.

Je mangeais doucement, en espérant que l'esclave se mette à manger. J'imaginais la bagarre qui se serait produite si je n'étais pas intervenue. Cette furie, nommée Raeryan Ikel, aurait pu détruire une aile entière du Palais ! Mais, vivant dans la crainte et la pression des tâches d'esclave, elle n'est pas au courant de ses facultés. J'aimerais l'aider, mais Kols est très strict.

Affranchir des esclaves... Je ne pense même pas que ce soit possible sur cette terre. Ou, au mieux, pas longtemps. Une furie affranchie sera rattrapée par un autre esclavagiste.

J'allais garder le secret de la puissance de la furie. Kols n'en saurait rien, puisqu'il voit peu les esclaves. Il a les siens, qui lui obéissent au doigt et à l'œil, et sont légion. Je passais doucement mon bras autour de la taille de Raeryan, en lui indiquant clairement la nourriture.